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Geert Wilders, exulte: Le début de la fin du super Etat européen - Le Figaro

Le Figaro doet verslag van het Nederlandse TEGEN. Op de voorpagina een foto van Wilders met bewaking. Le Figaro bericht over het enorme verschil tussen de meerderheid van de bevolking die tegen de grondwet is en overgrote meerderheid van het parlement die juist voor is. Vraag: wie is toch: Wanya Syp, van l'hebdomadaire Elsevier.

Pays-Bas : vers un vote sanction contre la classe politique

Amsterdam : de notre envoyé spécial François Hauter
[31 mai 2005]

Au lendemain du non français, le camp du oui vacille aux Pays-Bas.

Plus aucun commentateur ne se hasarde à présager que le projet de Constitution européenne pourrait demain être accepté par les électeurs néerlandais. Comme en France, les formations politiques se sont déchirées durant cette campagne d'un mois. Un fossé entre la classe dirigeante et les électeurs s'est creusé, au point que de nombreux observateurs remettent en question la représentativité des hommes politiques au pouvoir, et leur mode de désignation.

Aux Pays-Bas, où contrairement à la France la «culture du refus» n'est pas une tradition, les partisans du oui à la Constitution se contentent depuis dimanche d'un baroud d'honneur. «Les Français décident ce qu'ils veulent, mais nous, Néerlandais, devons nous forger notre propre avis, comme nous l'avons toujours fait et comme nous continuerons à le faire», a déclaré Bernard Bot, le ministre hollandais des Affaires étrangères. Le très impopulaire premier ministre Jan Peter Balkenende a renchéri : «Les Pays-Bas devraient donner une leçon à la France en disant oui !»

Il n'est pas sûr que MM. Bot et Balkenende soient écoutés. Le dernier sondage donne le non gagnant à 60% des suffrages. Les chrétiens-démocrates et les libéraux, au pouvoir à La Haye, partagent équitablement une impopularité record (13% d'avis favorables), et sont complètement débordés par ce débat européen abordé tardivement, dans l'insouciance. «Ça ne se présente pas bien», constate Luuk van Midelvaar, conseiller du chef du groupe libéral au Parlement, «le gouvernement n'est pas arrivé à trouver le bon ton, et le message juste. La campagne du oui a été stupidement ramenée à cet impératif : dire non au non. Bref, dire aux électeurs qu'ils n'avaient pas le droit de voter non !»

Les socialistes locaux, qui étaient partis unis sur cette question, se sont déchirés comme en France. Comme dans l'Hexagone également, le camp du non a été emmené par de petites formations extrémistes, à gauche, à droite, et du côté des chrétiens orthodoxes. L'héritier du leader populiste Pim Fortuyn (1), Gert Wilders, exulte : le non français, déclare-t-il au quotidien De Volksrant, est «une journée historique», qui marque «le début de la fin du super Etat européen». M. Wilders a fait mouche pendant sa campagne, en l'axant sur les grandes difficultés que connaîtraient les Pays-Bas, si le traité constitutionnel était adopté, à empêcher la Turquie d'entrer dans l'Union européenne.

Au-delà de ce thème très mobilisateur aux Pays-Bas, la campagne a illustré la cassure entre la classe politique et la population. «Officiellement, explique Wanya Syp, de l'hebdomadaire Elsevier, 85% de nos 150 parlementaires auraient approuvé ce traité, alors que la grande majorité des citoyens le rejette. Notre système, dans lequel ni les leaders du gouvernement ni les maires ne sont élus au suffrage universel, montre ses limites. Les gens se sentent loin du pouvoir à La Haye, et encore plus loin de l'Europe et de Bruxelles.»

Ce divorce entre opinions et dirigeants est illustré par le différentiel entre les partis qui soutiennent le non, qui n'occupent pas plus de 15% des sièges au Parlement, et la majorité des 11,6 millions de Néerlandais qui s'apprêteraient à désobéir à leurs partis largement favorables au oui.

Le résultat attendu d'un non, demain, provoquera une crise politique aux Pays-Bas, la classe politique se retrouvant, comme en France, en décalage avec son électorat. Wanya Syp l'affirme : «Notre système politique est une lobbycratie, ses représentants se cooptent, et les gens veulent maintenant des politiciens qui les représentent vraiment.» Thorn de Graaf, ministre de l'Intérieur, a démissionné il y a trois mois, quand le Parlement a complètement bloqué son initiative, visant à obtenir l'élection des maires au suffrage universel.

«C'est très nouveau dans notre histoire, constate Henk Pröpper, le directeur d'une fondation pour la littérature hollandaise, mais notre vie politique est devenue hystérique depuis quelques années. La société hollandaise, longtemps, a été organisée autour de «piliers» – les catholiques, les protestants, les socialistes... –, un système de cooptation régnant à l'intérieur de ces «piliers». L'ambiguïté de l'opinion publique par rapport au pouvoir est récente, souvent exagérée, mais le gouffre est bien là. Aujourd'hui, parmi les gens qui disent non, beaucoup veulent sanctionner le silence entre la classe politique et les électeurs.»

(1) Assassiné en mai 2002 par un défenseur du droit des animaux.